Archives de catégorie : DX

Trafic radio et DX

Lu pour vous : A year of DX par W9KNI

Voici à nouveau un article que j’avais écrit il y a quatre ans pour Radioamateur Magazine de F1FYY que je réédite aujourd’hui car il n’est plus disponible en ligne. Merci encore à Philippe d’avoir financé l’achat du livre dont je me délecte encore de la lecture régulière.

Concernant le DX Marathon (http://www NULL.dxmarathon NULL.com/), depuis la lecture de ce livre j’y participe tous les ans. Oh bien entendu pas aussi assidûment que W9KNI, et certainement par pour truster une place en tête, mais j’essaye chaque année de battre mon record personnel de l’année précédente et j’avoue que cela m’apporte un plaisir supplémentaire dans ma pratique de la radio.

Lu pour vous : « A Year of DX »
Une année de DX, par Bob Locher de W9KNI

Yqn XV4Y lisant A Year of DX de W9KNI (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/wp-content/uploads/2014/05/A-Year-of-DX NULL.jpg)Je vais ce mois-ci vous faire part de ma lecture du second opus de Bob W9KNI. Ce livre se veut un peu comme un journal, un recueil de pensées, du cours de l’année 2008 ou Bob s’est lancé dans l’aventure de remporter le CQ DX Marathon.

Dès la préface Bob explique que dans ce second livre il ne voulait pas faire un « réchauffé » du premier. Soyons francs avec lui, la tâche n’est pas facile. Les livres traitent globalement du même sujet (le DX), le ton est le même, et la structure est la même avec une alternance de récits, conseils et réflexions sur le radioamateurisme et le DX. Avant d’aller plus loin, en guise de conseil de ma part : si vous avez apprécié « The Complete DX’er », lisez celui-ci, sinon, pas la peine de vous y attarder.

L’auteur revient rapidement sur ce qui l’a amené à écrire ce livre et les circonstances et le hasard qui ont conduit à sa participation au CQ DX Marathon. Ce concours est un peu un OVNI dans les concours ou diplômes actuels, puisqu’aucune carte QSL n’est nécessaire et qu’il s’étale sur une année. Pas non plus de grosses équipes, d’équipements démesurés car la variable la plus importante dans l’équation pour la victoire reste le temps et la persévérance. Oh bien entendu, si comme moi vous avez juste un bout de fil qui pendouille dans le jardin, ne rêvait pas, mais n’importe quelle autre station si tant est qu’elle soit située en Europe ou sur la côte est des USA a toutes ses chances. Pourquoi ces restrictions géographiques ? Lisez le livre de Bob et vous saurez tout.

Cette fois-ci d’autres voix s’expriment au travers du livre et viennent étayer des considérations techniques ou simplement nous faire part de leurs expériences. Un peu surprenant au début, cela n’en est pas moins agréable à lire. Personnellement, j’ai particulièrement apprécié le chapitre sur le réglage efficace de l’audio transmise. D’une part il m’a fait me rappeler que c’est un des éléments prépondérant des contacts réussis, d’autre part les conseils sont à mon avis très justes et bien explicités.

Autre partie du livre qui m’a particulièrement plu, celle ou Bob tente une analogie entre la passion que nous éprouvons pour les contacts radio et plus exactement le DX, et d’autres hobbies. Nous nous sommes tous heurtés à ce problème : comment expliquer à ceux qui nous entoure ce qui nous motive à « causer dans le poste » à des heures indues, monter une station portable sous une pluie battante ou tendre des mats et des fils dès qu’on a bout de terrain ? Bob s’essaie à une explication, et son approche me paraît très bien ficelée. Je vous laisse en juger par vous-même quand vous lirez ce livre.

Chose intéressante, ce livre ayant été écrit en 2009 et venant d’être publié, son contenu est donc très actuel et reflète bien l’activité sur nos bandes et les questions qui surgissent dans la tête de chaque radioamateur face à la situation actuelle. Les réflexions que nous fait partager l’auteur sur le trafic et l’excellente analyse de KF7E sur la propagation en période de minima solaires et les moyens d’optimiser son DX sont très pertinentes pour cette année encore.

Pour moi qui comme beaucoup d’OM dispose d’une installation plutôt modeste (100W et une antenne filaire), qui subit les compromis du respect de la vie de famille, les contraintes professionnelles et qui ne va atteindre que 80 entités DXCC sur les 12 derniers mois en SSB, la lecture de ce livre a provoqué en moi trois sentiments parfois contradictoires mais complémentaires.

Tout d’abord il évoque une part de rêve. A suivre W9KNI dans sa quête et égrener avec lui les presque 300 pays qu’il contacte sur une année, je me suis mis à rêver d’avoir moi aussi une station aussi bien équipée que la sienne, qui si elle reste raisonnable, n’en est pas moins à la pointe, je me suis à espérer pouvoir un jour me lever à toute heure de la nuit pour chasser le pays qui me manque, et avoir mon épouse m’informer qu’un « new one » est apparu sur le DX-Cluster.

Ce sentiment s’est parfois transformé en jalousie, car manifestement il me faudra patienter pas mal d’années avant de pouvoir dédier autant de temps et de moyens au DX ou même à la radio en général.

Et puis finalement le sentiment qui reste est celui d’une satisfaction personnelle. Car toutes proportions gardées, avec les moyens qui sont les miens, mes résultats ne sont pas ridicules. A voir les difficultés que peut éprouver un OM comme Bob parfois malgré sa dévotions au DX, je me rends compte que mes échecs et mes désillusions sont le lot de tous. Et puis c’est aussi ce qui me plaît dans la radio et dans l’attrait du DX, la volonté de toujours améliorer sa station en quête de performance, même si c’est sujet à compromis…

Certaines personnes seront peut-être lassées par le ton parfois un peu trop doux et toujours consensuel de Bob. A bien y regarder, son livre ne se voulant ni un essai critique ni un pamphlet, le reproche peut difficilement lui être fait. De plus, c’est plus une constante culturelle américaine qu’un trait de caractère de l’auteur. Il faut un « happy end » à la fin du livre, et la norme et respectée, quelque soit l’issue du concours et la place qu’obtient Bob au classement. Il est vrai aussi que l’auteur cite de temps en temps les marques et produits dans lesquels il est impliqué (Bob possède des parts dans Bencher, Butternut et Idiom Press) mais je pense que c’est avant tout une conviction personnelle plutôt qu’un pur intérêt commercial même si celui-ci n’est certainement pas totalement absent.

Quoiqu’il en soit, j’ai réellement dévoré ce livre (comme le précédent), j’ai pris un plaisir constant durant sa lecture, et j’en sors grandi tant en terme de connaissance techniques sur la radio et l’univers du DX qu’en terme de partage d’expérience humaine. Comme pour le précédent opus, celui-ci n’est pas traduit et est écrit dans un anglais relativement accessible. Si la lecture de cette article vous a donné envie de le lire, un seul conseil, achetez « A Year of DX », vous ne serez pas déçus.

Nouveau plan de bandes pour les radioamateurs vietnamiens

La loi est parue en novembre 2013 mais je viens juste de m’en apercevoir. Les radioamateurs vietnamiens bénéficient de changements assez importants dans leurs allocations de bandes MF et HF (http://www NULL.rfd NULL.gov NULL.vn/imgs/2b8c93be29ab3da8227ae163fc7525f3-71pdf NULL.pdf). Le plus attendu de mon point de vue c’est que maintenant nous sommes autorisés de 7,000 à 7,200 MHz. Le bas de la bande phonie étant saturée de QSOs locaux philippins et indonésiens, c’est plus qu’appréciable. En pratique, il reste encore des émetteurs de radiodiffusion autour de 7,180 MHz mais le plus puissant en langue khmer sur 7168 KHz semble supprimé. Autre nouveauté remarquable, toute la bande des 30 mètres (10,100 à 10,150 MHz) est maintenant disponible, et non plus quelques fréquences ponctuelles.

Moins important pour moi, la bande des 80 mètres est utilisable jusque 3,900 MHz (au lieu de 3,800 MHz). Comme je ne fais que très très très peu de BLU sur cette bande, ça ne sera d’aucun effet en pratique sur mon trafic. Le dernier changement c’est l’accès au MF avec la bande des 600 mètres entre 472 et 479 KHz. J’aimerai bien y expérimenter, mais l’absence de camarades de jeu proche et les difficultés pour avoir une antenne efficace sur cette bande rende les essais difficiles.

Nouveautés dans QScope 2.8.1

Ces derniers jours j’ai pris un peu de temps pour améliorer QScope, mon service d’analyse de logs en ligne. En effet, plusieurs “responsables d’états” dans le les opérations portables W1AW du centenaire de l’ARRL (http://www NULL.arrl NULL.org/centennial-qso-party) utilisent QScope pour faire leurs statistiques. Comme ils doivent regrouper des fichiers logs d’origines diverses, ils sont en demande de facilités supplémentaires pour gérer leurs logs.

En fait, c’est d’ailleurs une tendance générale. Alors qu’à l’origine j’avais pensé QScope pour être purement un outil de statistiques, les besoins exprimés par les utilisateurs m’y ont fait ajouter beaucoup de fonctionnalités périphériques. Aujourd’hui les gens sont en attente d’applications “en ligne” et de données “dans le cloud“, QScope correspond bien à cette vision. Alors que maintenant la base de statistiques de QScope est bien ferme, les nouveautés que je compte y intégrer dans les mois qui viennent sont plus orientées autour de la gestion des logs en général.

Toujours dans cette tendance, j’ai aussi ajouté de la souplesse au service de logs publics. Après avoir téléchargé votre cahier de trafic sur QScope, vous pouvez choisir de le rendre visible publiquement. Mieux encore, vous pouvez aussi choisir d’afficher avec chaque recherche un ou plusieurs groupes de statistiques pour ce log. Par exemple, sur ma page de résultats de recherche j’affiche la carte des DXCCs que j’ai contacté, la répartition de mes QSOs par continents, bandes et mode

QScope sur GoogleEarth XV4Y (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/wp-content/uploads/2014/03/QScope_GoogleEarth NULL.png)Une dernière amélioration dont je suis plutôt fier, c’est celle de Log Replay. Elle m’a été demandé par K9CT qui prépare des présentations pour les grands salons qui sont à venir au printemps aux USA. Maintenant, en plus des fichiers KML pour les DXCCs et Locators, un fichier contenant l’ensemble des QSOs d’un log avec leur date et heure de contact est généré. Une fois chargé dans Google Earth, vous pouvez rejouer ce fichier dans le temps et vous voyez les QSOs s’afficher un par un sur la carte. C’est très utile pour étudier la propagation par exemple. La notion de date et heure a aussi été ajoutée aux fichiers KML DXCCs et Locators ce qui permet de voir votre progression durant un concours radio.

Nouvelles trafic et QScope

Premièrement mes excuses aux lecteurs du blog. J’écris très peu en ce moment, principalement par manque de temps, mais aussi parce qu’aucun sujet particulier n’attire mon attention.

Le peu de temps libre que j’ai eu ces derniers temps, je l’ai passé soit à améliorer mon outil de statistiques en ligne QScope, soit à tout simplement passer du temps devant la radio. Pour QScope, cela fera l’objet d’un article à part, mais en résumé je viens d’y ajouter une nouvelle fonctionnalité qui permet de faire un replay d’un log sur Google Earth. L’idée vient de Craig K9CT qui souhaitait étudier la propagation sur la bande des 160m avec comme source les logs de FT5ZM.

Pour le trafic, après quelques séances plutôt fructueuses sur 50 MHz lorsque les bandes HF n’offraient rien d’intéressant aux heures où je suis disponible, je suis revenu sur 15 mètres 12 et 10 mètres en début de soirée (vers 14h utc). Quelques éruptions solaires et l’éclairage LED du garage de mon voisin m’ont donné du fil à retordre certains soirs. D’autres fois comme hier, j’ai eu de très surprenantes ouvertures vers les USA sur 15 mètres via le long-path et de belles opportunités vers l’Afrique qui m’ont permis d’accrocher quelques beaux DX à mon tableau de chasse de l’année. J’ai même eu la joie d’un ATNO (All time new one) avec 4U1ITU, le siège de l’ITU à Genève durant le dernier concours Russian DX.

Je viens d’ailleurs de regarder mes statistiques et j’en suis à 105 entités DXCC depuis le début de l’année 2014. Je ne fais pas de suivi précis de tout cela, mais je pense que c’est un peu plus tôt que l’année dernière, et c’est plutôt bon signe pour le DX Marathon (http://www NULL.dxmarathon NULL.com/) dont je viens de recevoir le certificat pour 2012 (merci K9EL). Dans tous les cas je m’amuse bien et c’est ce qui compte!

Au passage, Dirk de WA4DT m’a envoyé un enregistrement de notre QSO sur 15 mètres. C’est toujours sympa de s’entendre et d’apprécier ainsi les conditions de traffic des autres. La qualité de réception était similaire de mon côté avec peut-être son signal un peu plus costaud mais plus de QRM car d’autres stations m’appelaient.

PS : Je viens de voir que j’en étais à 85 pays DXCC le 4 mars 2013 (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/2013/03/04/tx5k-clipperton/) pour l’année en cours. C’est donc nettement mieux cette fois!

Le RF-Clipper de DF4ZS : l’arme de précision pour la BLU

Voici un troisième article issu de ma collaboration avec Radioamateur-Magazine. Un petit commentaire pour ceux qui sauteront tout de suite à la conclusion, c’est que bien que mon TS-590s comporte un excellent circuit de “Speech Processor”, j’utilise toujours le RF Clipper en combinaison avec le Turner +3B qui m’offre de bien meilleurs résultats. On est dans le domaine du subjectif, mais en tous cas j’y crois!

Le RF Clipper de DF4ZS
Une BF sur mesure pour le DX et les pile-up

On parle beaucoup d’antennes et de transceivers, mais on oublie qu’en phonie pour la transmission, le premier élément c’est le micro et le traitement du son. Pour pouvoir être clairement discernable dans le bruit et le QRM, votre audio doit être absente de tout son parasite, faire clairement ressortir les syllabes mêmes plus faibles et mettre en relief la partie du spectre audio la plus efficace pour la transmission bande latérale unique tout en s’adaptant aux particularités de votre voix.

Petits retours sur la « théorie »

Courbe Réponse RF Clipper DF4ZS (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/wp-content/uploads/2014/03/B2_Courbe_reponse NULL.jpg)En modulation d’amplitude, que ce soit en classe A3E (AM) ou J3E (BLU), la difficulté est d’avoir un niveau de modulation optimale garantissant à la fois une efficacité maximum et l’absence de distorsion. En A3E c’est ce qu’on appelle le taux de modulation de la porteuse, qui peut-être amélioré par différents moyens dont le compresseur audio et qui doit être contrôlé le plus souvent par un oscilloscope. En J3E, ce niveau de modulation est dépendant du niveau de la BF. Il est généralement contrôlé par le système ALC de votre transceiver et son optimisation passe par la mise en action d’une fonction nommée de manière assez sibylline « Speech Processor » (Traitement de la parole) ou « Compressor ».

En BLU, un gain BF du micro trop faible fera que votre émetteur ne sortira pas toute la puissance possible. Un gain trop élevé peut parfois être pire encore car il créera un étalement du spectre (je reviendrai sur le mécanisme exact plus tard) sur plus que les 2,4KHz habituels diminuant l’efficacité de votre transmission (étalement de la puissance inutile), diminuant l’intelligibilité de votre parole et ennuyant vos voisins (les biens connus « splatters » comme sur les amplificateurs 1kW mal réglés).

Avec un générateur deux tons comme source du signal BF, l’écart idéal entre la puissance moyenne transmise et la puissance crête est de 6dB. En pratique, sans traitement avec de la parole on est plus proche de 40dB. Ce qui veut dire qu’un poste BLU prévu pour 100W crête sortira au mieux 25W en moyenne. Si vous faites « aaaaaaahhhh » devant le micro et que votre wattmètre (non PEP) indique plus de 25W c’est qu’il y a manifestement un problème!

Le but, vous l’avez bien compris c’est d’augmenter le niveau moyen de puissance transmise d’une part en faisant que sur le « aaaaahhh » vous sortirez bien 25W ni plus ni moins, et que toutes les parties de votre discours seront transmises au niveau de BF optimal même si votre voix, elle, varie d’intensité.

Les solutions

Depuis le développement de la radiotéléphonie d’abord pour la radiodiffusion puis pour les communications, de nombreux techniciens se sont penchés sur le problème.

En AM on a trouvé une solution par l’utilisation de compresseurs audio. Un compresseur est en fait un amplificateur à gain variable dont le gain est asservi sur le niveau audio en sortie. Un compresseur efficace doit savoir « prédire » quel sera le gain juste pour la prochaine syllabe. Possible pour de la musique, vous vous douterez que c’est une mission difficile voire impossible si l’OM à une diction très variable. On a toutefois des systèmes qui fonctionne très bien et un circuit intégré comme le SSM2167 (remplaçant du SSM2165) d’Analog Device remplit très bien ce rôle.

Pour la BLU ce système est le plus répandu aujourd’hui, chaque équipement intégrant cette fonction avec plus ou moins de raffinement. Avec une implémentation en DSP soignée on s’approche de l’idéal au prix d’un léger retard dans la transmission, pas gênant en broadcast mais à éviter en communication. Le problème c’est qu’il occasionne parfois des pics de surmodulation car l’amplificateur n’a pas encore eu le temps de s’ajuster après une période de silence par exemple. Il peu aussi inutilement amplifier les bruits ambiants s’il n’est pas équipé d’un « noise gate » fixant un seuil aux signaux à amplifier. C’est un mieux mais pas l’idéal. A noter qu’un bon opérateur phonie ayant un bon micro (accentuant les plages de fréquences utiles à la parole) une diction claire et posée peut obtenir de très bon résultats avec un compresseur. Le problème c’est que dans la vraie vie on a tous tendance à hausser ou baisser le ton suivant les circonstances. En particulier après une heure passée à appeler un DX rare le contrôle de sa voix de vient plus hésitant.

D’autres solutions techniques existent comme les « Clipper » (écrêteurs) ou encore « Split-band clipper » (écrêteurs par bandes). Un clipper va amplifier le signal audio et l’écrêter au niveau désiré pour obtenir un taux de modulation optimal. Fonctionnant plutôt bien pour l’AM, ce système est une catastrophe en BLU. En effet, en écrêtant les signaux on transforme des sinusoïdes en signaux carrés. Ces signaux carrés sont riches en harmoniques et le signal HF modulé par ceux-ci va être très très étalé. Tant l’intelligibilité que l’efficacité spectrale qui en résultent sont très loin de l’idéal.

En découpant la BF en plusieurs bandes puis effectuant le clipping sur chaque bande et en les ré-assemblant à la fin on diminue cet effet et on optimise l’amplification sur les parties désirables du spectre audio. C’est aujourd’hui semble-t-il la solution la plus répandue dans l’industrie et pour la radiodiffusion en particulier. Je dis bien qu’on diminue seulement l’effet, et c’est pour ça que beaucoup de « Speech Processor » intégrés aux transceiver du marché ont une efficacité limitée. Ils augmentent bien le niveau de HF transmis moyen mais ils sacrifient l’intelligibilité.

Et alors, c’est quoi la bonne solution ?

La bonne solution a été étudiée dans QST dès 1967 William Sabin, W0IYH, puis 1969 par Harold G. Collins, W6JES. Il s’agit du « RF Clipper », qui effectue l’opération d’écrêtage sur un signal HF modulé et non plus sur la BF. Quel avantage ? Une suppression des harmoniques indésirables. Comment ? Je vais vous l’expliquer.

  • Première étape, vous filtrez grossièrement la BF pour supprimer les fréquences trop basses ou trop hautes (la bande idéale pour le DX par exemple va de 300Hz à 2400Hz).
  • Deuxième étape, avec l’aide d’un mélangeur équilibré (un NE602 est très bien), vous mélanger cette BF et un signal 455KHz (ou une autre FI de votre choix comme 5 MHz ou 10,7MHz) pour créer un signal DSB à 455KHz.
  • Troisième étape, vous écrêtez ce signal 455KHz au niveau désiré.
  • Quatrième étape, vous filtrez ce signal pour réduire les harmoniques indésirables. Effectuer ce filtrage sur une FI est plus facile que sur la BF car les produits d’intermodulation sont plus écartés du signal désiré et tombe plus facilement hors de la bande passante du filtre.
  • Cinquième étape vous démodulez ce signal pour revenir à une BF et supprimer là aussi harmoniques et produits d’intermodulation qui tomberont hors de la bande du signal de sortie.

Schema RF Clipper DF4ZS (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/wp-content/uploads/2014/03/B1_Schema NULL.jpg)Un RF Clipper doit donc comporter un amplificateur, un oscillateur, deux mélangeurs équilibrés, des filtres passe-bande et un système d’écrêtage. Cela en fait un système relativement complexe, délicat à mettre au point et donc coûteux. C’est pour cela que peu de matériels commerciaux l’intègrent. A la différence des systèmes précédemment cités qui intéressent aussi les professionnels, seuls les radioamateurs férus de DX en BLU ont besoin du RF Clipper. Une implémentation en DSP est en théorie possible, mais apparemment personne ne s’y est penché…

Aujourd’hui, dans les gammes de produits grand public, il semblerait que seul Kenwood ait implémenté par le passé un RF Clipper sur ses transceiver haut de gamme. Des équipements externes en tant qu’accessoires sont aujourd’hui disponibles chez Ten-Tec, Idiom Press et bien entendu DF4ZS…

A utiliser avec modération

Avant de rentrer dans le détail du RF Clipper de DF4ZS, il faut noter qu’un tel circuit permet aussi de modifier la voix de l’OM. En effet, en agissant sur la fréquence de la FI on vient modifier la réponse du filtre passe-bande et donc changer la tonalité de la voix. Ce réglage existe aussi sur les transceiver Yaesu.
En augmentant le niveau d’écrêtage, on va aussi faire monter le niveau moyen, mais ceci se fait au détriment de la qualité.

Tout cela pour dire qu’un RF Clipper mal réglé peut vite produire une voix trop métallique et plus du tout naturelle! Peut-être qu’elle sera très efficace dans les pile-up pour sortir de la masse, mais la station DX qui vous entendra en sera pour ses frais.
Un réglage modéré doit permettre tout de même de reconnaître l’humain qui est de l’autre côté du micro tout en lui donnant toute ses chances de réussir un QSO.

Le RF Clipper de DF4ZS

DF4ZS RF Clipper modèle E (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/wp-content/uploads/2014/03/A1_Clipper_dessus NULL.jpg)Joachim Münch propose ses circuits de traitement du son depuis plus de 10 ans maintenant. Il a eu le temps d’en élaborer plusieurs versions pour tenter de résoudre difficultés techniques, de diminuer le prix et d’en améliorer le fonctionnement. Actuellement deux versions sont l’aboutissement de ce travail : le Type E et le Type PEP (http://www NULL.jwm NULL.de/afu/index0 NULL.htm).

Le type E (ou Mini E) est prévu pour être monté dans un microphone à main de type Yaesu MH-31 et ainsi apporter une aide considérable au trafic QRP avec un FT-817 par exemple. Il est disponible à 63,72€ plus port. A noter que Joachim effectue le montage sans frais si vous lui envoyez le micro.

Le type PEP est une version externe prévue pour être ajoutée sur n’importe quelle installation fixe. Il dispose d’un compresseur BF utilisable avec Clipper ou seul pour le trafic local, de tous les réglages en façade, de filtres BF optimisés ainsi que d’un bargraph pour faciliter le réglage du niveau d’écrêtage optimal. Il est disponible pour 152,65€ port en sus.

Ma préférence serait allée vers un kit, mais aucun n’était disponible en cette fin d’année 2010. J’ai par la suite découvert que Tim Walford de G3PCJ en proposait un pour le prix de 24£ mais peu de retour est visible sur internet à son propos.

DF4ZS ne souhaite pas proposer le RF Clipper en kit car il estime qu’une mise au point mal faite peut s’avérer catastrophique. Son expérience lui a dicté d’envoyer ses circuits tout assemblé plutôt que de gérer des OM mécontents.

RF Clipper DF4ZS Dos (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/wp-content/uploads/2014/03/A2_Clipper_dos NULL.jpg)J’ai donc choisi le modèle Type E car la différence de prix est significative. De plus, je n’ai pas besoin de potentiomètres en façade (rien de tel pour saccager un bon réglage) et mon microphone de table Turner +3B dispose déjà d’un bon compresseur. Je savais donc qu’un peu de bricolage serait nécessaire pour l’adapter à mon installation comportant ledit micro et un transceiver Yaesu FT-100.

Le colis est arrivé rapidement et correctement conditionné. Le paquet comporte la platine principale prêt à être montée dans un MH-31. Quelques composants supplémentaires sont aussi livrés pour le montage dans le microphone en « bypass » mais aussi activer si vous le souhaitez un étage préamplificateur pour utiliser avec une capsule dynamique telle que la HC-4 de Heil Sound. Une documentation succincte en 2 pages écrit serré vous donne les indications de montage en allemand et en anglais ainsi que le schéma complet.

A propos de la documentation, elle pourrait être améliorée. Toutes les informations sont disponibles et cela ne pose aucun problème pour l’OM qui a un peu d’expérience. Pour le débutant, il faudra peut-être se faire aider, même pour monter le circuit dans un microphone Yaesu. Les textes en allemand et en anglais diffèrent un peu, et les termes utilisés en anglais sont parfois ambigües. Le schéma est quant à lui correct, mais l’implantation étant un peu serrée, ce n’est pas toujours évident de s’y retrouver.

Pour mon besoin, il me fallait d’abord retirer la cellule électret installée d’origine sur la platine. Rien de bien complexe. Ensuite j’y raccordais mon micro d’origine et je faisais repartir le signal BF traité vers le transceiver via quelques connecteurs et commutateurs pour retrouver un signal « pur » en cas de trafic local.

Tout comme le FT-817 le FT-100 fournit une tension d’alimentation sur le câble micro. Au lieu de +5V sur le FT-817 elle est de +9V sur le FT-100. Un peu trop pour le circuit RF Clipper qui n’accepte au maximum que 8V. J’ai donc ajouté un régulateur basse consommation 78L05 avec une diode 1N4001 entre sa patte centrale et la masse pour porter la tension å 5,7V. A noter que ces lignes d’alimentation micro sont prévues en principe pour alimenter les encodeurs DTMF, n’y connectez rien qui consommerait plus de 10mA, vous pourriez griller une résistance interne au transceiver et l’endommager irrémédiablement.

Pour finir, j’installais le tout dans un boîtier temporaire que j’avais sous la main. C’est un boîtier en plastique, mais le définitif sera celui d’un système de mémoires vocales (Voice Keyer) tout en métal. C’est mieux pour les risques de retours HF.

Mise sous tension et vérification des tensions : rien à signaler. Je passe donc à la mise en fonction du Clipper en transmettant à basse puissance sur une charge 50Ω. Le niveau de sortie BF doit être monté au maximum et le gain micro du FT-100 augmenté pour obtenir un réglage d’ALC correct. Je m’écoute ensuite sur un récepteur secondaire (le vaillant Bitx) et la modulation est bonne, dur de se juger soi-même mais en tous cas c’est compréhensible. Je fais différents essais de gain micro sur le Turner +3B pour finalement revenir à ceux d’avant. Je passe ensuite en émission sur l’antenne toujours à 10W et je m’enregistre avec le logiciel PowerSDR en réception sur le SoftRock. Je m’écoute avec différents réglage pour finalement revenir à ceux d’origine encore une fois. L’effet bénéfique du Clipper est audible et la modulation me paraît très bonne. Allons-y pour un test sur l’air!

Il est déjà un peu tard et la propagation moyenne. Je trouve tout de même un copain JA qui arrive très fort sur 20m. Tout de suite, celui-ci me fait remarquer avec beaucoup de patience que la BF est très « puissante » mais qu’il y a manifestement un problème. Je le constate aussi sur l’ALC et sur le wattmètre. Je passe sur 17m et 15m et là le problème disparaît. Ce n’est pas une nouveauté, j’ai un problème de retour HF sur 20m car ma ligne de transmission fait juste une demi-onde. Deux solutions : ajouter des ferrites et/ou trouver un boîtier acier. Il est tard, on verra ça demain.

Le lendemain pas trop le temps de bricoler, alors je me renseigne et j’étudie le problème et regardant ce qui se dit à propos des retours HF et surtout leurs solutions. La cause je la connais : je suis à 10m du sol donc ma terre HF est mauvaise, de plus ma ligne fait une demi-onde sur 20m et elle est quasi verticale sur 75% de la longueur. Des baluns n’y font rien ou presque…

Soudain, je ne sais plus trop comment, mais la solution devient claire (ou presque) : c’est moi qui par négligence ai mal filtré mon régulateur d’alimentation. Je rajoute donc une bonne capa de filtrage (2200µF) et des capas de découplage 100nF avant et après. Par acquis de conscience j’ai tout de même mis quelques grosses perles de ferrite sur le câble du Turner +3B (merci Malcolm VK6LC pour le cadeau). Et là fier d’avoir vaincu ma propre bêtise je savoure une audio exempte de tout intermodulation. En effet, c’était juste le 78L05 qui s’était transformé en étage mélangeur.

Et en pratique

Je ne vais pas vous dire comme certains « ça m’a donné 2 points S de plus chez le correspondant », je n’ai pas fait de comparaison A/B car d’autres personnes l’ont déjà fait auparavant et validé l’intérêt de la technique.

RF Clipper DF4ZS Modèle PEP (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/wp-content/uploads/2014/03/C1_PEP NULL.jpg)Ce que je peux vous dire, c’est qu’immédiatement mes premiers correspondants m’ont fait remarqué la qualité de ma BF, mais j’avais déjà parfois eu ce compliment. Nos signaux étaient corrects (55 réciproquement) mais les OM européens souffrent souvent d’un bruit statique ou d’un QRM atteignant S5. Là plusieurs m’ont fait remarqué que mon signal passait facilement au dessus du QRM, et ça c’était tout nouveau. Plus besoin de répéter trois fois mon indicatif!

Je pense aussi avoir pu faire quelques QSO dans de pile-up et qui n’auraient pas été possible auparavant. En particulier l’Afrique reste difficile pour moi car à plus de 10 000 km et souvent les stations sont tournées vers l’Europe. Les stations européennes arrivant bien plus fort que moi avec mes malheureux 100W et ma verticale, j’ai beaucoup de mal à me faire entendre même si la propagation m’avantage. Ces deux dernières semaines j’ai contacté 5H1Z et 3B8/EA3WL à chaque fois dans des conditions qui ne m’étaient pas favorables en principe.

En conclusion, je dirais que ce circuit est indispensable à tout opérateur QRP. Il fera le bonheur d’un propriétaire de Bitx, Bingo ou Forty. C’est aussi un atout non négligeable pour tout DXer sérieux en SSB, il apporte le petit plus qui fait la grosse différence dans les pile-up, que vous utilisiez 100W ou 1KW.

Aujourd’hui la plupart des transceiver moyenne ou haut de gamme récents comportent des circuits de traitement du son par DSP sur une FI qui sont plutôt de bonne facture. Pour les propriétaires de ceux-ci la différence se fera peut-être moins sentir surtout si en plus ils disposent déjà d’un bon micro. Beaucoup de DXer de pointe semblent toutefois ne jurer que par le RF Clipper analogique… à vous de juger mais le budget reste tout à fait abordable et l’essayer en vaut la peine.

J’ai lu pour vous : The Complete DX’er de W9KNI

Il y a quelques temps j’avais écrit plusieurs articles pour Radioamateur Magazine de F1FYY. Ce magazine n’étant plus disponible à la vente, je trouve dommage que certains articles soit perdus. Les articles d’actualité écrits alors n’ont pas d’intérêt particulier pour les lecteurs du blog, mais d’autres articles plus généraux ou au contraire plus pointus seront reproduits dans les semaines qui viennent.

Le premier est un compte-rendu de lecture du premier livre de W9KNI. Depuis j’ai relu ce livre plusieurs fois et les commentaires que j’en ai fait me paraissent toujours valables.

Lu pour vous : « The Complete DX’er »
Le DXeur accompli, par Bob Locher de W9KNI

The Complete DXer par W9KNI (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/wp-content/uploads/2014/02/The-Complete-DXer NULL.jpg)Tout d’abord, une chose importante à dire à propos de ce livre : c’est tout simplement un bon bouquin. Je veux dire par là, ce n’est pas seulement un bon bouquin de radio, mais un bon livre tout court. Bien écrit, intéressant de bout en bout, apportant nombre d’informations et d’anecdotes personnelles, et surtout sachant tenir en haleine le lecteur. Je l’ai vraiment dévoré et ses 223 pages n’ont pas tenu beaucoup plus d’une semaine.

Chaque chapitre terminé donne envie de courir au shack pour allumer les équipements et nous aussi trouver l’oiseau rare qui se niche dans un recoin de la bande. Accessible en lecture à toute personne comprenant notre passion même sans y adhérer, c’est à livre à prêter à vos amis. Ne rêvez toutefois pas de réussir à convaincre votre belle-mère de vous accompagner dans une expédition à Crozet grâce à lui!

Bob Locher se considère lui-même comme un DX’er accompli, n’hésitant pas à se lever à des heures indues pour chasser l’indicatif rare qui lui manque. Pourtant c’est sans aucune condescendance qu’il nous parle de sa passion et qu’il livre une partie des secrets qui lui ont permis d’arriver là. Il est aussi à noter que l’anglais « complete » contient une petite touche d’ironie absente de la traduction française du titre.

Bob dispose d’un palmarès impressionnant, acquis selon lui grâce à beaucoup de travail et une volonté permanente de s’améliorer. Si aujourd’hui il a écrit un livre dans lequel il donne son avis sur ce qu’il faut faire pour atteindre le St-Graal qu’est l’Honor-Roll du DXCC, c’est qu’il a trébuché et peiné avant d’atteindre le niveau de technique qu’il a maintenant. Sa devise pourrait être « Apprendre, toujours apprendre », à chaque échec se demander pourquoi on a failli. Cette devise est valable pour le DX, mais aussi pour toute activité.

Au fil du livre on passera en revue les habiletés qu’un bon opérateur DX doit posséder pour réussir les QSO les plus difficiles et Bob livrera certains de ses « trus et astuces » pour réussir à sortir d’un pile-up ou chasser avec succès la station rare qui se cache et évite les foules avides de contrées exotiques. On étudiera aussi les éléments qui permettent d’avoir la meilleure station du fauteuil jusqu’à l’antenne en passant par le choix du QTH. Loin d’établir un catalogue technique, Bob donne les moyens de faire le choix, les clefs pour apprendre et progresser.

Loin d’être élitistes, ses conseils s’adressent tant au chanceux qui dispose d’une ferme d’antenne en haut d’une colline qu’à l’OM moins bien loti qui installe ses antennes comme il le peut sur son balcon. Il est aussi très réaliste sur le fait que le DX est souvent un travail de groupe et que l’intérêt qu’il peut avoir à contacter un OM dans un pays rare est rarement réciproque : l’OM en question aillant peu d’intérêt à contacter un américain parmi des milliers. Il apporte aussi sa rétribution au travail des scientifiques et autres DX’er occasionnels qui émettent depuis les îles les plus isolées avec des moyens simples et une technique opérationnelle parfois limitée mais sans lesquels l’activation de tels indicatifs rares serait impossible.

Dans cette troisième édition Bob revient aussi sur un phénomène qui selon lui va vers l’appauvrissement du DX : le cluster. Beaucoup d’OM actuellement n’allument leur transceiver que si leur DX Cluster les a beepé pour annoncer une nouvelle DXpédition sur l’air. L’art du DX tel que le conçoit Bob est à l’exacte opposée : de l’écoute, toujours de l’écoute, et encore de l’écoute. Il n’hésite pas non plus à avouer qu’après avoir opérer pendant des années avec 1kW, il s’est découvert une seconde jeunesse dans le QRP, puis pratique maintenant le trafic QRQ. Bien utiliser son matériel, ne mettre en marche le linéaire que quand nécessaire, écouter et émettre au bon moment, ne pas oublier que pour faire un QSO il faut être deux à avoir envie de se contacter, sont pour lui les clefs du succès dans la carrière d’un DXeur mais aussi faire tout simplement que le plaisir dure et soit renouvelé à chaque QSO.

Bob est principalement un opérateur CW, mais la plupart des informations du livre s’adressent aussi à l’opérateur Phonie. Certaines remarques sont d’ailleurs particulièrement orientées vers la BLU. De plus, quand il parle de la CW et des avantages indéniables qu’elle donne pour le DX, il vous fait surtout regretter de ne pas avoir persévérer plus dans l’apprentissage de la télégraphie, sans aucun dogmatisme. (NDR : Ca y est, je me suis remis à l’apprentissage de la graphie après 15 ans d’éloignement. Merci Bob!).

Bon, c’est vrai que le livre est en anglais et que pour beaucoup ce sera un handicap à sa lecture. Parlons franchement, bien qu’étant un livre orienté technique et écrit de manière très fluide, il nécessite un bon niveau d’anglais (meilleur que pour une notice de kit mais moins bon que pour un roman de John Le Carré). Aux OMs qui hésitent, je dirais que pour 20 USD (plus 7 USD de port), prenez le risque. Avec un peu de persévérance vous y arriverez certainement et le plaisir que vous en tirerez sera d’autant plus fort. Si vous n’accrochez pas à lire dans la langue de Shakespeare, ce n’est pas grave, le livre se revendra très vite sur eBay…

ZS8C : Marion island

QSL ZS8C Marion Island (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/wp-content/uploads/2014/01/ZS8C NULL.jpg)En règle générale je ne parles pas trop des stations DX que je contacte, sauf pour faire un petit bilan une fois de temps en temps, mais là, il faut que je partage ma joie avec quelqu’un.

J’avais plutôt abandonné l’espoir d’un QSO avec les stations ZS8 (21e des most-wanted DXCC sur Club Log). En effet, les signaux sont plutôt faibles et mon antenne pour cette direction c’est uniquement la verticale. De plus, les OM là-bas sont actifs aux heures des ouvertures avec l’Europe ou d’autres zones peuplées. Quand la propagation est bonne pour moi, elle l’est aussi pour le Japon, et je ne peux rivaliser avec les amplis et les antennes directives des grosses stations JA. Pour finir, les occupants de la base météorologique sud-africaine sont souvent de nouveaux radioamateurs et trafiquent très rarement en télégraphie, là où pour moi ce serait plus facile de me démener dans un pile-up avec mes 100W dans un quart d’onde.

Seulement hier la chance a tourné. La propagation était moyenne vers l’Europe sur les bandes hautes et mon rythme de QSO était plutôt lent. Je m’apprêtais à descendre pour dîner en attendant que mes clients rentrent de leur journée. Avant d’éteindre le poste, je jette un oeil sur le DX-Cluster et je vois quelques spots éparses pour ZS8C dont un précisant not busy (pas trop bousculé pourrait-on traduire). J’avais tenté une petite écoute environ 45 minutes avant, mais les signaux étaient trop faibles. Je me dis que ça ne coûte rien de refaire un essai. Pour une fois Carson arrivait raisonnablement 53-55 sur le dipôle 80m, ce qui était de bonne augure. Le temps de débrancher le coax et de changer d’antenne (la verticale était branchée sur le CW Skimmer) et me voilà en train d’appeler. Dès mon deuxième appel Carson me répond avec un report de 52, alors que de mon côté il était entre 55 et 59 suivant le QSB. Il avait l’air très content de ce nouveau pays pour lui (environ 150 à ce qu’il m’a dit) et c’était réciproque!

Je suis encore plus satisfait de ce contact car ça faisait très longtemps que je n’avais pas fait de BLU. J’ai récemment remis en état mon micro Turner +3B (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/2009/11/21/micro-turner-3b/) avec le RF Clipper de DF4ZS (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/2011/01/10/df4zs-rf-clipper/) et visiblement cela fonctionne à merveille car Carson me recevait parfaitement malgré des signaux apparemment faibles!

Cerise sur le gâteau, ce matin en téléchargeant sur Logbook of The World mes QSOs de la veille, j’ai la grande surprise de voir que le contact est déjà confirmé! Je me résignais pourtant à devoir attendre car selon sa page QRZ.com, ZS8C (http://qrz NULL.com/db/zs8c) n’utilise pas LoTW. Très bonne journée en perspective!

Essais avec CW Skimmer et le Reverse Beacon Network

Cela fait un petit moment que Pete N4ZR et d’autres OMs me conseillent d’essayer CW Skimmer. L’idée sous-jacente est d’installer une nouvelle source de spots pour le réseau Reverse Beacon Network (RBN). En effet, ma partie du monde est définitivement pauvre en skimmers. Les plus proches étant ceux de 9V1RM (700 km, mais qui est actuellement inopérant), VU2PTT (3000 km, non permanent ?), BY5CD (2700 km, non permanent ?) et les quelques skimmers japonais (plus de 3000 km). Les jours de concours, cela déséquilibre un peu le jeu car aujourd’hui beaucoup de SingleOp-Assisted utilisent le RBN et les stations HS ou YB n’y apparaissent que peu.

Disposant d’un peu de temps, j’ai donc téléchargé CW Skimmer (http://www NULL.dxatlas NULL.com/cwskimmer/) (décodeur CW multi-canaux) et Aggregator (http://www NULL.reversebeacon NULL.net/genn NULL.php?a=aggregator) (qui fait le lien avec le RBN). Une fois mon PC mis-à-jour (il ne sert que pour la comptabilité et quelques formalités administratives avec le département de l’Immigration), l’installation est sans histoire.

CW Skimmer et Aggregator XV4Y (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/wp-content/uploads/2014/01/SkimmerXV4Y NULL.png)La configuration se fait en quelques minutes grâce à une interface simple et des docs en ligne bien faites par N4ZR (http://www NULL.dxatlas NULL.com/CwSkimmer/Files/Skimmerintro NULL.pdf) (ici pour Aggregator (http://www NULL.reversebeacon NULL.net/genn NULL.php?a=started)). C’est même quelque part trop simple et on se demande si on a rien oublié. J’avoue que même si on connait le système et qu’on en comprend les tenants et aboutissants, cela reste impressionnant de le voir immédiatement commencer à décoder des signaux. Utilisant la SDR de temps en temps depuis quelques années, je suis habitué à voir la vue panoramique des signaux, mais la capacité à “écouter” les conversations et les voir vivres simultanément avec les indicatifs qui fleurissent ci-et-là reste un étonnement. Au debut je pilotais le Si570 du SoftRock “à la main” via CFGSR.exe mais rapidement j’ai fait passer les signaux I/Q par ou HDSDR en utilisant ses fonctionnalités de CAT pour piloter le transceiver. En pratique cela n’apporte toutefois pas grand chose, et je ne suis pour l’instant pas capable de faire changer de bande le Skimmer correctement.

Par contre, je pense que cela restera juste un essai. Le budget que j’ai pour ce type de projet est nul, et la licence de 70$ pour CW Skimmer, bien que justifiée, est un point bloquant. De plus, mon récepteur SDR actuel, un SoftRock Ensemble RXTX, ne couvre que les 30m, 20m et 17m. Une utilisation sérieuse (justifiant les 70$ de la licence) demanderait donc un autre investissement supplémentaire… Finalement, les coupures électriques sont régulières par ici et laisser tourner un micro-ordinateur 24/24h n’est pas sans histoire.

En conclusion je pense que je vais laisser tourner l’installation quelques jours encore, et certainement de manière régulière jusqu’à l’expiration des 30 jours de la période d’essai. Ensuite cela restera en attente d’un nouveau récepteur SDR. Dans tous les cas je vous conseille d’essayer si vous êtes curieux. L’installation est rapide et facile. Prenez juste le temps de vérifier que les spots que vous voyez sont corrects avant de les envoyer sur le RBN histoire de ne pas “polluer” la base de données.

Bilan radio de l’année 2013

L’année 2014 a bel et bien commencé et avec un bon démarrage tant du point de vue professionnel que personnel et familial. L’année 2013 n’était d’ailleurs pas un mauvais cru même si on aimerait toujours que quelques détails se soient passés différemment, mais bon, l’important c’est d’être là aujourd’hui et en bonne forme.

Du point de vue radio, je viens d’envoyer par e-mail mon bulletin de participation au CQ DX Marathon (http://www NULL.dxmarathon NULL.com/) organisé par le magazine éponyme. Cette année l’inscription est à envoyer rapidement puisque la date limite est fixée au 10 janvier. Sur le principe ça ne me pose aucun problème puisque l‘excellent logiciel DX Keeper de Dave AA6YQ (http://www NULL.dxlabsuite NULL.com/) s’occupe de tout et le bulletin est prêt en moins de 5 minutes. Je tiens au passage à souligner la qualité du travail et du support de Dave pour un logiciel totalement gratuit. J’ai eu quelques difficultés (liées à mon installation de Windows XP en fait), et tant Dave que les membres du groupe Yahoo DX Lab (http://groups NULL.yahoo NULL.com/neo/groups/dxlab/) ont été exemplaire de réactivité et d’entraide.

Statistique Temps de Trafic QScope (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/wp-content/uploads/2014/01/XV4Y2013_QScope_OpTimeBandPieChart NULL.png)Pour revenir au Marathon DX, le score final que je soumet cet année est de 211 points, soit le même que l’année dernière! La seule différence c’es que l’année dernière j’avais 173 “pays” et 38 zones alors que cette année c’est 172 “pays” et 39 zones. Il me manque toujours la zone 2, relativement rare et surtout assez difficile à contacter depuis le Viêt-Nam.

J’en ai aussi profité pour faire tourner un peu QScope (http://www NULL.qscope NULL.org/) sur mon log de 2013 pour voir la répartition de mon temps de trafic et la distribution des QSOs suivant la distance (une nouvelle statistique que j’ai ajouté il y a quelques jours). Sans surprise c’est le 15 mètres qui prend le plus clair de mon temps car c’est là où j’ai la meilleure antenne. C’est aussi une bonne bande pour les concours, avec des ouvertures assez longues et régulières vers tous les coins du globe. Le 20 mètres vient juste derrière bien évidemment. Sur l’année prochaine je vais devoir me concentrer sur les bandes des 17 mètres et aussi 10 mètres où il me manque quelques entités DXCC afin d’accrocher le 5BDXCC (Diplôme DXCC sur 5 bandes).

Statistique QSO par distance QScope

Du point de vue distance, la majeure partie de mes QSOs sont entre 3000 et 6000 km, ce qui vous l’avez deviné représente la distance qui me sépare du Japon. Ensuite viennent les QSOs avec la Russie Asiatique et l’Europe de l’Est (moins de 9000km) puis le reste de l’Europe (moins de 12 000km) et enfin les USA (moins de 15 000km).

A part ça le week-end dernier nous étions partis sur la côte en famille et j’avais pris mon sac à dos “station portable” dans le coffre de la voiture. Ce n’était bien évidemment pas le but du voyage (en l’occurence piscine et plage) mais pendant que les enfants regardaient leurs dessin-animés avant de se coucher j’ai installé mon MTR et l’ampli portable (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/2013/04/18/amplificateur-55w-pour-mon-mountain-topper-rig-key-clicks/) pour faire un peu de 30 mètres. Sans battre de records, pouvoir contacter quelques stations JA avec juste 25W dans un bout de fil à 2 mètres au dessus du sol donne toujours un peu de satisfaction, surtout quand la station est de réalisation OM (mais de conception tierce je l’avoue). Je regrette juste d’avoir loupé K3Y (http://www NULL.skccgroup NULL.com/k3y/) car la liaison était un peu trop juste entre nous deux et l’opérateur bien occupé. Le dimanche matin, V5/DL3DXX (http://dx-world NULL.net/2013/v5-dl3dxx-namibia/) m’arrivait très fort dans les écouteurs, mais le pile-up s’étendait sur 5 KHz et aussi bien conçu qu’il soit, le MTR de KD1JV n’est pas une radio taillée pour ça.

Préampli HF universel Kits and Parts – Suite

Ca y est, j’ai fini de monter le préampli (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/2013/12/04/preampli-hf-universel-kits-and-parts/) avec une alim suffisamment bien filtrée. Je l’ai connecté directement au câble de l’antenne de réception. J’ai fait quelques tests avec l’oscilloscope et mon ANTAN (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/xv4tuj-station-radioamateur-en-ok20ua/analyseur-dantenne-antan-de-f6bqu/) comme générateur de signal. Ce dernier a un signal très carré pas nécessairement représentatif d’une réception HF mais je voulais juste vérifier l’ensemble avant de connecter sur la radio. La sortie de l’ANTAN était lâchement couplée avec la boucle de l’antenne de réception.

Signal 3,5MHz sur préampli 80m 2n5109 (http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/wp-content/uploads/2013/12/100_3658 NULL.jpg)Comme vous le voyait sur la photo ci-contre un signal plutôt triangulaire apparaît en sortie. Cela est principalement causé par la bande-passante assez pointue de l’antenne de réception. Je n’avais pas encore fait de mesure précise mais elle est d’environ 100 KHz à -3dB.

J’ai ensuite connecté l’ensemble sur l’entrée dédiée RX de mon TS-590s. Le gain est d’environ 6-7 points S (mesure très approximative), et comme les points S du TS-590s sont plus proches de 3-4dB que de 6dB, c’est cohérent. En pratique ça me place le plancher du bruit un peu trop haut

Cela porte le niveau de bruit moyen à environ S4 avec le PREAMP du TS-590s coupé mais sans l’atténuateur. Un ou deux points S de moins serait peut-être plus juste. Pour cela deux solutions : soit ajouter 3 résistances dans les emplacements prévus sur le CI du préampli pour un atténuateur 3-6dB, soit tout simplement dérégler un peu l’antenne!

En pratique hier je n’ai pas pu vraiment faire beaucoup de QSOs. La propagation était moyenne (avec aussi beaucoup de QSB) et je travaillais. Cela dit, les quelques stations que j’ai contacté m’ont montré un confort accru et un meilleur fonctionnement du NR2 du TS-590s avec un signal un peu plus puissant. Globalement c’est très positif, reste à voir si ça se concrétise par plus de QSOs DX ou pas. Pour le prix de 10$, en tous cas cela valait la peine d’essayer!