Revues Radioamateur-Magazine et HAM-Mag

Voici mon avis sur la lecture des deux derniers représentants de la presse radioamateur française (francophone peut-on dire, bien que je ne sache pas ce qui existe au Canada). Ne pouvant vivre des subventions comme le fait Radio REF, l’unique mode de publication reste aujourd’hui internet, mais le format est celui d’une revue contrairement aux sites de nouvelles et autre blogs.

L’une est gratuite (mais d’un prix raisonnable), l’autre est payante… pourquoi chercher à comparer me direz-vous? Eh bien, soit, je ne comparerai pas. Les deux sont complémentaires et ont des approches très différentes. Un OM peut vraisemblablement s’abonner aux deux revues et y trouver son compte. Tout comme il appréciera encore de lire les bulletins de liaison de différentes associations dont celui de OnHAM-NMR (http://www NULL.onham NULL.com/) (section UBA de Namur) qui est disponible gratuitement en ligne ou encore lire les différents sites de news.
Ces deux revues tombaient à point car après une absence d’activité radio de près de 10 ans, je me décidait à affûter à nouveau mes antennes et mes oreilles. J’étais donc à la recherche d’un moyen de reprendre pied avec tout un tas de notions qui s’étaient parfois cachées dans un coin de mon esprit. J’étais curieux de voir aussi l’évolution du matériel (et quelle évolution avec l’arrivée des DSP IF sur des transceivers bon marché) et de retrouver quelques notions d’électronique HF de base.

Commençons par HAM-Mag (http://ham NULL.france NULL.free NULL.fr/). Si les premiers numéros tenaient vraiment du “fanzine”, l’ensemble du produit est en claire progression. La maquette s’affine, le contenu se stabilise et se précise, le magazine trouve ses contributeurs et ses lecteurs. L’absence de vraie ligne éditoriale en fait encore une revue parfois déroutante à lire, mais ce n’est pas un problème critique. Plus gênante pour moi est d’une part l’absence d’essai de matériels et d’équipements, et d’autre part le manque d’originalité de certains articles. Dans les deux cas l’exercice a ses limites on le verra.
Aussi, les longs articles techniques (le Bingo SSB) pourraient-être mieux chapitrés et segmentés. Je sais très bien que c’est beaucoup de travail et que si je ne suis pas content je n’avais qu’à écrire l’article moi-même (je dis ça sans ironie), mais c’est là où le travail d’un rédacteur se paye. Ca fait gagner en intérêt pour la revue et en compréhensibilité pour l’article. Publier les schémas et typon en tête d’article et les explications par la suite (tout en reprenant les schémas) satisfait les plus curieux, permet aux plus avancés d’entre-nous de se mettre au travail de suite, et donne envie aux autres d’attendre le prochain numéro.
Tout ce que je viens de dire n’est plus si vrai avec la nouvelle maquette inaugurée avec le numéro 33. Une nette amélioration est sensible, il reste à espérer que les nouvelles méthodes seront appliquées de manière cohérentes par la suite.

Ensuite Radioamateur-Magazine (http://www NULL.radioamateurmagazine NULL.fr/). Le tarif de 1,80€ par numéro n’est pas excessif loin de là (quoique pour moi au Viêt-Nam c’est plus cher que toutes les revues que je puisse acheter ici), mais la commande de pack d’anciens numéros est plus intéressante, d’autant plus que le fort de ce magazine n’est pas l’actualité. C’est d’ailleurs vrai pour toute la presse traditionnelle en général. Aujourd’hui c’est dur de lutter avec les sites d’information en ligne et les flux RSS. Un bon magazine doit donc approfondir son contenu et prendre ses positions pour alimenter le débat et surtout le créer. Radioamateur Magazine remplit parfaitement sa mission sur ce point là tant par les essais d’équipements que les entretiens avec des personnalités du monde associatif.
Les essais de matériel sont instructifs, assez exhaustifs et plutôt objectifs, même si de nos jours une analyse critique totalement indépendante est dure à mener. Quoiqu’il en soit, retrouver dans trois numéros de suite la même annonce de “nouveauté” (transverter DB6NT) relève du publi-reportage et devrait-être clairement annoncé comme tel. La première fois l’information a une réelle valeur. Par la suite c’est un message commercial. Du point de vue du client, c’est toujours désagréable d’avoir dans un magazine une page dont on a l’impression qu’elle a été payée deux fois (une fois par l’annonceur et une fois par le lecteur).

Pour finir, je tiens à signaler l’attitude commerciale très positive de Radioamateur-Magazine (http://www NULL.radioamateurmagazine NULL.fr/)et la chaleur du dialogue de Philippe F1FYY ce qui est toujours très agréable.

Je tiens aussi à faire part d’une critique qui vaut pour toute la presse technique et même au-delà (presse moto par exemple). La frontière entre information et publicité est souvent mince et difficile à marquer. Un exemple : un constructeur que vous aimez bien (vous ne le cachez pas, et c’est votre rôle de journaliste) annonce un nouveau matériel; Vous relayez l’annonce parfois en reproduisant d’un peu trop près le discours du marketing technique; Quand le constructeur vous prête le matériel pour essai vous publiez un essai de ce même matériel. Peut-on vous reprocher de ne pas informer les lecteurs de l’actualité de son concurrent? De ne pas faire de comparatif objectif des équipements?
En théorie, oui… Si vous vous réclamez comme journaliste et comme revue technique, vous devriez être en mesure d’avoir pour essai tous les matériels disponibles et vous assurez qu’ils correspondent bien à ceux du marché, voire acheter vous-même le matériel. Dans la pratique, et au vu de l’état de la presse technique française dans tous les domaines que ce soit, c’est impossible, et à l’impossible nul n’est tenu. Je n’ai jamais pensé que des journalistes puissent être “achetés”, mais manipulés, oui.