Voici à nouveau un article que j’avais écrit il y a quatre ans pour Radioamateur Magazine de F1FYY que je réédite aujourd’hui car il n’est plus disponible en ligne. Merci encore à Philippe d’avoir financé l’achat du livre dont je me délecte encore de la lecture régulière.
Concernant le DX Marathon (http://www NULL.dxmarathon NULL.com/), depuis la lecture de ce livre j’y participe tous les ans. Oh bien entendu pas aussi assidûment que W9KNI, et certainement par pour truster une place en tête, mais j’essaye chaque année de battre mon record personnel de l’année précédente et j’avoue que cela m’apporte un plaisir supplémentaire dans ma pratique de la radio.
Lu pour vous : « A Year of DX »
Une année de DX, par Bob Locher de W9KNI
(http://xv4y NULL.radioclub NULL.asia/wp-content/uploads/2014/05/A-Year-of-DX NULL.jpg)Je vais ce mois-ci vous faire part de ma lecture du second opus de Bob W9KNI. Ce livre se veut un peu comme un journal, un recueil de pensées, du cours de l’année 2008 ou Bob s’est lancé dans l’aventure de remporter le CQ DX Marathon.
Dès la préface Bob explique que dans ce second livre il ne voulait pas faire un « réchauffé » du premier. Soyons francs avec lui, la tâche n’est pas facile. Les livres traitent globalement du même sujet (le DX), le ton est le même, et la structure est la même avec une alternance de récits, conseils et réflexions sur le radioamateurisme et le DX. Avant d’aller plus loin, en guise de conseil de ma part : si vous avez apprécié « The Complete DX’er », lisez celui-ci, sinon, pas la peine de vous y attarder.
L’auteur revient rapidement sur ce qui l’a amené à écrire ce livre et les circonstances et le hasard qui ont conduit à sa participation au CQ DX Marathon. Ce concours est un peu un OVNI dans les concours ou diplômes actuels, puisqu’aucune carte QSL n’est nécessaire et qu’il s’étale sur une année. Pas non plus de grosses équipes, d’équipements démesurés car la variable la plus importante dans l’équation pour la victoire reste le temps et la persévérance. Oh bien entendu, si comme moi vous avez juste un bout de fil qui pendouille dans le jardin, ne rêvait pas, mais n’importe quelle autre station si tant est qu’elle soit située en Europe ou sur la côte est des USA a toutes ses chances. Pourquoi ces restrictions géographiques ? Lisez le livre de Bob et vous saurez tout.
Cette fois-ci d’autres voix s’expriment au travers du livre et viennent étayer des considérations techniques ou simplement nous faire part de leurs expériences. Un peu surprenant au début, cela n’en est pas moins agréable à lire. Personnellement, j’ai particulièrement apprécié le chapitre sur le réglage efficace de l’audio transmise. D’une part il m’a fait me rappeler que c’est un des éléments prépondérant des contacts réussis, d’autre part les conseils sont à mon avis très justes et bien explicités.
Autre partie du livre qui m’a particulièrement plu, celle ou Bob tente une analogie entre la passion que nous éprouvons pour les contacts radio et plus exactement le DX, et d’autres hobbies. Nous nous sommes tous heurtés à ce problème : comment expliquer à ceux qui nous entoure ce qui nous motive à « causer dans le poste » à des heures indues, monter une station portable sous une pluie battante ou tendre des mats et des fils dès qu’on a bout de terrain ? Bob s’essaie à une explication, et son approche me paraît très bien ficelée. Je vous laisse en juger par vous-même quand vous lirez ce livre.
Chose intéressante, ce livre ayant été écrit en 2009 et venant d’être publié, son contenu est donc très actuel et reflète bien l’activité sur nos bandes et les questions qui surgissent dans la tête de chaque radioamateur face à la situation actuelle. Les réflexions que nous fait partager l’auteur sur le trafic et l’excellente analyse de KF7E sur la propagation en période de minima solaires et les moyens d’optimiser son DX sont très pertinentes pour cette année encore.
Pour moi qui comme beaucoup d’OM dispose d’une installation plutôt modeste (100W et une antenne filaire), qui subit les compromis du respect de la vie de famille, les contraintes professionnelles et qui ne va atteindre que 80 entités DXCC sur les 12 derniers mois en SSB, la lecture de ce livre a provoqué en moi trois sentiments parfois contradictoires mais complémentaires.
Tout d’abord il évoque une part de rêve. A suivre W9KNI dans sa quête et égrener avec lui les presque 300 pays qu’il contacte sur une année, je me suis mis à rêver d’avoir moi aussi une station aussi bien équipée que la sienne, qui si elle reste raisonnable, n’en est pas moins à la pointe, je me suis à espérer pouvoir un jour me lever à toute heure de la nuit pour chasser le pays qui me manque, et avoir mon épouse m’informer qu’un « new one » est apparu sur le DX-Cluster.
Ce sentiment s’est parfois transformé en jalousie, car manifestement il me faudra patienter pas mal d’années avant de pouvoir dédier autant de temps et de moyens au DX ou même à la radio en général.
Et puis finalement le sentiment qui reste est celui d’une satisfaction personnelle. Car toutes proportions gardées, avec les moyens qui sont les miens, mes résultats ne sont pas ridicules. A voir les difficultés que peut éprouver un OM comme Bob parfois malgré sa dévotions au DX, je me rends compte que mes échecs et mes désillusions sont le lot de tous. Et puis c’est aussi ce qui me plaît dans la radio et dans l’attrait du DX, la volonté de toujours améliorer sa station en quête de performance, même si c’est sujet à compromis…
Certaines personnes seront peut-être lassées par le ton parfois un peu trop doux et toujours consensuel de Bob. A bien y regarder, son livre ne se voulant ni un essai critique ni un pamphlet, le reproche peut difficilement lui être fait. De plus, c’est plus une constante culturelle américaine qu’un trait de caractère de l’auteur. Il faut un « happy end » à la fin du livre, et la norme et respectée, quelque soit l’issue du concours et la place qu’obtient Bob au classement. Il est vrai aussi que l’auteur cite de temps en temps les marques et produits dans lesquels il est impliqué (Bob possède des parts dans Bencher, Butternut et Idiom Press) mais je pense que c’est avant tout une conviction personnelle plutôt qu’un pur intérêt commercial même si celui-ci n’est certainement pas totalement absent.
Quoiqu’il en soit, j’ai réellement dévoré ce livre (comme le précédent), j’ai pris un plaisir constant durant sa lecture, et j’en sors grandi tant en terme de connaissance techniques sur la radio et l’univers du DX qu’en terme de partage d’expérience humaine. Comme pour le précédent opus, celui-ci n’est pas traduit et est écrit dans un anglais relativement accessible. Si la lecture de cette article vous a donné envie de le lire, un seul conseil, achetez « A Year of DX », vous ne serez pas déçus.